Apparue pour la première fois dans le mensuel Tchô ! en 2003, Lou est devenue un best-seller de l’édition, avec plus de trois millions d’albums vendus, une série d’animation, un long métrage, des traductions dans le monde entier… Un tel succès méritait bien cet ouvrage anniversaire, qui nous propose — en plus de 300 pages — de revenir sur l’histoire de l’héroïne qui a grandi avec ses lecteurs. Tout en ouvrant généreusement ses carnets de croquis, Julien Neel évoque — au cours d’un long entretien — son propre destin, lié depuis 20 ans à celui de la petite fille blonde devenue grande.
Lire la suite...PLUS DE LECTURES DU 12 SEPTEMBRE 2005
Cette semaine, voici encore 5 albums à ne pas rater, dont le point commun est d’avoir un graphisme humoristique ; mais tous ne sont pas tous aussi drôles qu’ils en ont l’air : “ Les précieuses ridicules ” par Simon Léturgie [d’après Molière] aux éditions Vents d’Ouest, “ Les Profs T.8 : Fenêtre sur cours ” par Pica et Erroc aux éditions Bamboo, “ Le démon d’après midi…” par Florence Cestac aux éditions Dargaud, “ Le roi cassé ” par Nicolas Dumontheuil aux éditions Casterman et “ Ma vie en l’air” par Tronchet et Anne Sibran aux éditions Dupuis.
“ Les précieuses ridicules ” par Simon Léturgie d’après Molière
Editions Vents d’Ouest (15 Euros)
Le dialogue, c’est certainement le principal point commun entre le théâtre et
“ Les Profs T.8 : Fenêtre sur cours ” par Pica et Erroc
Editions Bamboo (9,45 Euros)
Lire le nouvel album des «Profs», c’est l’assurance de bien débuter la rentrée scolaire ! Grâce à cette série efficace, qui n’a pas d’autre prétention que de faire rire (ce qu’elle réussie parfaitement), vous allez vous replonger dans le chahut des salles de cours, les interminables réunions de classes, les délassantes cours de récréation… Un univers impitoyable finement observé par Erroc (alias Gilles Corre) et croqué d’un trait sûr et alerte par Pica (alias Pierre Tranchand), les bienheureux scénaristes et dessinateurs de ce mérité «best-seller» de
“ Le démon d’après midi…” par Florence Cestac
Editions Dargaud (13 Euros)
Après le succès de son «Démon de midi», hilarante tragi-comédie sur son propre divorce, qui fût adapté au théâtre et au cinéma, Florence Cestac nous propose, dix ans après, un irrésistible et touchant portrait de femmes célibataires dans la cinquantaine. Noémie, sympathique quinqua, seule avec deux enfants ados, passe un week-end entre copines au bord de la mer. Hélas, le temps est pourri et, entre un verre de blanc et le café, elles se mettent à discuter, de tout et de rien. Alors que les «hommes» reste quand même leur principal sujet de rigolade, ces charmantes femmes, passant allègrement du coq à l’âne, multiplient les anecdotes et les confessions sur leurs ex-maris ou copains, sur les poils superflus, sur les joies de la ménopause… ; mais aussi sur la libération de la femme, l’éducation des enfants, la mort… Sous couvert de gentillesse et d’humour, le récit de cette chouette journée entre copines nous parle, en fait, de tous nos petits travers quotidiens… Pourtant, certains vous diront que, malgré le dynamisme de ses dialogues spontanés et hilarants, les BD de Cestac c’est toujours la même chose : certes ! Ceci dit, c’est toujours avec le même plaisir que l’on retrouve son habituel regard optimiste, tendre et cynique à la fois, enveloppé d’un style graphique rondouillard aux gros nez caractéristiques : comme si Florence mettait un costume de clown pour cacher ses propres angoisses !
“ Le roi cassé ” par Nicolas Dumontheuil
Editions Casterman (15,75 Euros)
A quelques heures de l’armistice de 14-18, Simon Virjusse va être le dernier poilu victime de la guerre des tranchées, malgré tous ses efforts pour rester vivant. Juste après son décès, il revient malgré tout à lui et se retrouve face à la mort, laquelle est contrariée par cette invraisemblable tuerie et lui propose un étrange marché : remonter le temps, neuf mois en arrière, et faire comme si le conflit se continuait sans pertes humaines… Jusqu’au 11 novembre : fin officielle de cette Première Guerre mondiale ! Une fois de plus, la raison et l’absurde, ainsi que l’humour et la tragédie, s’affrontent dans ce très dense récit de 94 pages où la narration de l’auteur fait encore mouche. Alors que son graphisme évolue de plus en plus vers un style «nouvelle BD» (à
“ Ma vie en l’air” par Tronchet et Anne Sibran
Editions Dupuis (12,94 Euros)
Ce couple d’auteurs nous avait déjà concocté deux petits joyaux bédéesques assez différents («Le quartier évanoui» en 1994 et «Là-bas» en 2003) : l’occasion, pour le dessinateur de «Raymond Calbuth» et de «Jean-Claude Tergal» d’essayer des modes graphiques un peu plus réalistes, et pour la romancière, Anne Sibran, de confirmer son talent de scénariste de BD hors normes. Comme pour «Là-bas» (issu de la première tentative romanesque d’Anne), c’est Monsieur qui est à l’origine de ce bel album de la collection «Aire libre», prenant en main l’adaptation du deuxième roman légèrement autobiographique de sa compagne (au titre éponyme) : Tronchet a réalisé quelques planches dans un coin et les lui a montrées (pour
Gilles RATIER